Etablissement public communal Maison d'Enfants Marie Caizergues

 
 
 
 
<< Retour à la liste générale

Exposition de la photojournaliste Constance DECORDE

Exposition de la photojournaliste Constance DECORDE

GOING BACK HOME

"Golda Meir avait dit que la 3ème génération aurait tout oublié de la Nakba. Nous lui montrons qu'il n'en est rien". lgrit est un village situé en Galilée dans le nord d'Israel, à la frontière du Liban. En 1948, ses 490 habitants, tous chrétiens catholiques, sont évacués par l'Etat d'israël en raison d'opérations militaires et seulement pour 2 semaines, leur avaient promis les soldats; mais finalement, les habitants ne peuvent plus retourner chez eux, Igrit ayant été déclarée zone militaire. En juillet 1951, la Cour Suprème de Justice d'israël émet un arrêt historique donnant le droit à la communauté d'Iqrit de retourner chez eux.

Le gouvernement israélien ignore cette décision, et le 24 décembre 1951, sous les yeux du maire du village, l'armée démolit entièrement le village, à l'exception de l'église et du cimetière, qui existent toujours à ce jour. Dans les années 1970, et suite à de nombreux recours en justice, l'Etat d'Israël autorise les déplacés à utiliser le cimetière d'Igrit pour leurs funérailles, et l'église pour leurs offices religieux, mais toujours pas à rentrer chez eux.

Aujourd'hui, la communauté d'Iqrit, descendants inclus, comptabilise environ 1300 personnes. Ils vivent tous dans la région du nord d'israél, ont la nationalité Israélienne, mais sont déterminés à revenir à Igrit et à reconstruire leurs maisons. Ils continuent d'utiliser église pour les messes, les baptèmes et les mariages, ainsi que le cimetière pour les funérailles; depuis 1995, des camps d'été pour les enfants sont organisés chaque année, L'association pour la communauté d'lqrit a aussi été créée, qui se bat au niveau institutionnel, notamment en mettant en place des actions de plaidoyer vis à vis de la communauté internationale d'israël. Cette décision commune a été prise après qu'Elias, un des initiateurs du mouvement, ait planté un arbre qui a aussitôt été arraché par l'Autorité israélienne de la Terre une fois tout le monde parti d'igrit. Depuis ce jour, un groupe d'une vingtaine de militants s'assure que quelqu'un est présent en permanence à larit, en dormant à tour de rôle dans des tentes ou des abris de fortunes quils ont construit, à la belle étoile ou encore dans l'église.

«C'est devenu une habitude, 3 fois par semaine, on s'organise entre nos études ou notre travail pour qu'un de nous soit toujours présent. » raconte Yossef, qui fait des études d'infirmier à Haifa. En juin 2014, la police israélienne est venue détruire tout ce que les jeunes avaient construit et planté, et a emmené 3 des jeunes pour violation de propriété privée, les terres d'igrit ayant été réquisitionnées par l'Etat d'israel. N'ayant pas plus de charge contre eux, ils ont été libérés après 3 jours, et sont aussitôt revenus occuper lgrit.

«Bien sür que je crois qu'un jour nous pourrons revenir chez nous, sinon nous ne continuerons pas le combat » « Ce n'est pas morts et enterrés dans le cimetière que nous voulons revenir à lqrit, mais bien vivants» rajoute Jeries.

Ce reportage suite le combat de la communauté d'Iqrit sur 3 générations pour revenir chez eux montrant que l'attachement aux racines se transmet et que rien ne peut s'y opposer.

Autre thème de l'exposition => =>


<< Retour à la liste générale
Site par ID-Alizés